Marie-Madeleine Lachenais (1778-1843) (dite Joutte) était l'épouse des présidents à vie d'Haïti Alexandre Pétion puis Jean-Pierre Boyer.
Elle a eu deux filles avec Pétion, Cécile, née en 1805, puis Hersilie née en 1818, et qui a été élevée par Jean-Pierre Boyer. Elle a exercé une influence significative sur la présidence entre 1807 et 1843. Lors de la destitution de Boyer en 1843, elle a été exilée en Jamaïque où elle meurt le 22 juillet 1843.
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Joute Lachenais était une femme remarquable de l'histoire d'Haïti, avec le privilège rare d'une présence constante dans les coulisses du pouvoir pendant 36 ans, de 1807 à 1843. Elle était la seule femme, à part Célie et Hersilie, les filles qu'elle avait eues avec le président Alexandre Pétion, à établir un record aussi influent et unique dans l'histoire haïtienne, ce qui lui a valu le surnom de «Présidente de deux présidents». Malgré sa présence constante au palais présidentiel avec Pétion, il n'est pas clair ce qui lui a donné une telle influence, au-delà peut-être de son rôle de bonne mère et de compagne du président.
Marie-Madeleine (dite Joute) Lachenais est née à L'Arcahaie en 1778 (ou 1782 selon certaines sources) et a eu une fille avec Marc-Joseph Laraque, un commandant de L'Arcahaie. Elle a également eu une fille avec le général Jean-Pierre Boyer, qui a succédé à Pétion à la présidence. Lachenais a joué un rôle clé dans l'ascension de Boyer au pouvoir, veillant à ce qu'il obtienne tous ses rangs supérieurs et le protégeant contre d'éventuels rivaux. Il était dit que dans les dédales du pouvoir, il était impossible de faire progresser sans obtenir préalablement la faveur de Joute.
Même après que Boyer ait pris le pouvoir, Lachenais est restée une figure puissante, influençant des décisions clés telles que la décision de Boyer de rester au pouvoir malgré avoir accompli sa mission de sécuriser l'indépendance d'Haïti face à la France. Cependant, son pouvoir n'a pas pu résister à l'opposition au règne de Boyer, et elle a été exilée en 1843 avec la famille de Boyer. Boyer s'est assuré qu'elle reçoive le paiement qui lui était dû par la loi et qui ne lui avait jamais été payé, avant qu'elle ne parte en exil. Elle est décédée en Jamaïque seulement quatre mois plus tard.
Malgré sa vie remarquable, on en sait étonnamment peu sur Joute Lachenais et aucune biographie complète n'a encore été écrite à son sujet. Son influence dans la politique haïtienne reste un mystère, mais son héritage en tant que femme puissante à une époque où la voix des femmes était souvent réduite au silence ne peut être nié.
Source : Texte de CLAUDE-NARCISSE, Jasmine (en collaboration avec Pierre-Richard NARCISSE).1997.- Mémoire de Femmes. Port-au-Prince : UNICEF-HAITI
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